dimanche 31 octobre 2010

Quelle vie !

   La retraite, c’est un des côtés obscènes du capitalisme. Tu dois travailler toute ta vie à t’en abîmer, t’en blesser, t’en user et quand tu es usé, plus bon à produire pour les profits des actionnaires ou du patron, tu passes à la réforme. Toute ta vie de travailleur, tu penses à ta retraite, comme la récompense à ta soumission. Pour ça, on te file un peu d’argent pour crever en silence. Si tu es ouvrier, tu meurs très vite et tu n’auras pas coûté grand-chose à la « société » comme ils disent. Tu n’auras pas coûté beaucoup non plus avant, avec tes salaires de misère, la précarité, le chômage et les gosses que tu n’auras pas vu grandir... Les actionnaires, eux, se seront bien gavés sur ton dos maintenant cassé. Pas le temps de construire le garage de tes rêves, à côté de ta maison qui t’as tenu en otage pendant trente ans de crédits. Et trente ans de crédits, ça crée des liens.

dimanche 24 octobre 2010

Héroïne en CDI – Épisode 5 : LA GREVE

Il me faisait trop marrer en dedans, l'intérimaire. Tous les jours, il portait un t-shirt propre alternant Révolution, Anarchie, Che, un vrai catalogue du Goéland ambulant. Ho, ho. Moi qui me prends habituellement pas mal au sérieux, ricanais intérieurement de cet affichage sans me douter une seconde de ce que l'avenir m'enseignerait, c'est-à-dire qu'il puisse réellement connaître par cœur TOUS les couplets de l'Internationale.

samedi 23 octobre 2010

Le salaire de la peur

Hier, je suis tombée, au gré des référents de mon blog (le mien perso, pas celui ci), sur celui ci.

J'ai furieusement envie de réagir, j'y peux rien, je suis comme ça, je ne peux pas rester muette
Le travail (attention je parle du travail salarié tel qu'on le subit aujourd'hui), qu'il soit le plus cool du monde, intéressant, pas mal payé, est une souffrance, eh oui, désolée d'insister.
Vous connaissez beaucoup de gens qui ont envie -je dis bien envie- de travailler tous les jours pendant 8 heures pendant des mois, des années, des décennies, sur un rythme imposé, même s'il n'est pas le leur ? Vous connaissez beaucoup de gens qui n'ont jamais jamais jamais marre de ce rythme là ?
Le travail, qu'on nous impose, qu'il soit obligatoire, qu'on nous dit inhérent à la nature de l'homme, qu'il occupe autant que place dans sa courte vie, qu'il soit générateur d'angoisses, ça ne vous a jamais traversé l'esprit ?

vendredi 15 octobre 2010

Héroïne en CDI – Épisode 4 : LES TRANSPORTS

Dans mon coin, aller au boulot, ça s'appelle "embaucher". Et en sortir le soir, "débaucher". Ça peut prêter à confusion dans d'autres contrées, alors je préfère préciser.
Quoi de mieux que d'embaucher à pieds? Au petit matin, se laisser porter par ses pas qui tapent le trottoir froid, ou mouillé, ou givré, et/ou crotté. (Les talons claquent; les baskets tapent). Démêler les fils de ses écouteurs, et marcher en rythme parmi quelques rues connues par cœur. Caresse le chat. Tiens, les pommes sont bientôt mûres. Trébuche.

vendredi 1 octobre 2010

Travailler plus gagner moins et quand même vivre mieux : Épisode 1

Je vais parler de la façon dont j'envisage le travail et mon expérience en la matière. Ce qui expliquera je pense en grande partie pourquoi j'ai changé de vie avec le plus grand bonheur.

OU J'ÉTUDIE ET DÉCIDE DE MON AVENIR
L'élément fondateur de ma relation au travail se situe en 1ère année de DEUG. Stage optionnel. Je me destinais à la recherche en génétique (le côté mathématique de la génétique me passionnait) et ai donc effectué 1 mois de stage en labo de recherche. Au bout de deux jours, je savais que je ne voulais plus faire ça (et pourtant, ça me motivait depuis la 3ème). Bonne ambiance, conditions plus que correctes, intéressant, mais il a suffit qu'un ou deux chercheurs me parlent de leur horaires de boulot (9h 20h) pour que ça me stoppe direct. Radical.