vendredi 20 août 2010

Y'en a marre

Ça m’énerve. ça me rend folle. Ça fait maintenant 6 ans que je suis à mon compte. Sur le papier, je suis au régime micro BNC, on a connu plus glamour. Dans la réalité c’est pas toujours sexy non plus, faut quand même avoir un minimum les pieds sur terre et être disciplinée, on est loin des batifolages insouciants qu’on s’imagine naïvement quand on parle de « vie d’artiste ».
On ne peut pas dire que je sois exactement disciplinée, doux euphémisme, mais j’ai une putain de bonne étoile qui me sauve in extremis à chaque fois de la banqueroute. Elle doit être très grosse et très compétente cette étoile, vus à quels rigolos j’ai à faire parfois.

mercredi 18 août 2010

La maison qui rend fou

On sait tous que les méandres administratives peuvent finir par rendre fous. Je comprends pourquoi il y a tant de personnes agressives au troisième guichet, ou à la troisième réunion ou au énième coup de fil. J’en ai pris conscience il y a peu. Enfin on va revenir un peu dans le passé.
Au 22 février, je ressors du bureau du responsable. J’ai en main la date de fin de contrat. Au 22 mars, je suis sans emploi. La crise économique n’épargne pas les petites boutiques ou bien est-ce la mauvaise gestion de mon pote-patron, ou les deux… toujours est-il que je vais devenir chômeuse.
C’est dur mais c’est aussi ça, la vie… y parait.

mardi 17 août 2010

Héroïne en CDI – épisode 1 : LE STAGIAIRE

Il est arrivé à 8h10 ce matin, le nouveau stagiaire. Il s'est sapé classe, avec une chemise repassée et des chaussures de ville, bien rasé. Ça fait toujours drôle chez un mec de 20 piges; il m'a donné envie de sourire. D'ailleurs je ne me suis pas privée. Comme j'étais la seule déjà arrivée ce matin, j'ai dû prendre des initiatives.
J'ai entendu un bruit de couloir hier sur son arrivée, c'est déjà ça.
« -Je crois qu'y a un stagiaire de l'IUT qui arrive demain.
-Non?!!! Mais où on va le mettre?
-Y'a encore de la place dans les WC, à côté des boîtes d'archives.
-Hin, hin, hin »

Savoir compter

Comme tout le monde ou presque j’ai essayé d’apprendre à compter lorsque j’allais encore à l’école. On m’a toujours dit que savoir compter c’est le plus important – encore plus que de savoir lire et écrire, ce qui est parfaitement idiot. Il faut savoir compter ce que l’on possède, il faut savoir compter ce que l’on a fait (ou pas), il faut savoir compter ce que l’on doit à quelqu’un d’autre (et inversement), il faut savoir compter ce qu’il nous reste. Compter est le socle de notre bonne vieille civilisation occidentale basée sur l’accumulation (peut être ailleurs également mais je n’ai jamais voyagé beaucoup plus loin que les frontières de l’Europe) et c’est aussi son mode de fonctionnement, son mode opératoire. J’ai donc appris à compter, sans doute moyennement convaincu de l’utilité de la chose, avant de m’apercevoir aussi que compter me permettait de connaitre le nombre de pages du dernier numéro du Journal de Mickey qu’il me restait encore à lire. Posséder et compter ne seraient donc rien sans la frustration et le manque que cela finit par induire. Compter rend le plaisir, la jouissance et l’inutilité à la fois nécessaire et coupable. Comme un vieux reflexe judéo-chrétien.