jeudi 9 mai 2013

Quand il se raconte, le réel est une fiction comme une autre.

Quand l’avenir appartient aux patrons dont les ouvriers se lèvent tôt.

Quand l’usine où tu viens d’être embauché fait des contrats hebdomadaires, soit  alors jusqu’à 18 mois 72 contrats d’une page format 21 x 29,7 cm comprenant durée du contrat, personne que tu remplaces et convention collective auquel tu es rattaché. Mais bon, tu ne vas pas y passer ta vie.

Quand un collègue,  te voyant passer avec un transpalette te clame «  Alors, t’es dans les transports ? »

Quand tu dis que tu es ouvrier et que les gens te disent « Ah ! »

De la liberté d’échouer

Depuis petite j’ai toujours su ce que je voulais faire et je faisais tout pour réussir. J’ai fait des études, j’ai deux masters, j’ai fait des stages dans des entreprises prestigieuses. J’ai pu avoir la sécurité de la part de mes parents, de pouvoir accepter des stages non-rémunérés, nombreux, beaucoup trop nombreux, et surtout de pouvoir me consacrer à mes études sans penser à comment remplir le frigo.  Oui, j’ai été extrêmement bien lotie par rapport à la plupart des étudiants. En échange, on attendait de moi le meilleur. Que je réussisse mes examens, que je sois parmi les premières. Je n’ai pas pu faire une terminale L, parce qu’en province, c’est pour les ratés et je devais donc aller en S. J’ai accepté.